lundi 30 septembre 2013

Les débats du Conseil municipal de vendredi dernier, vus par la Nouvelle République

La collégiale Saint-Ours est endommagée par des infiltrations d'eau qui forment de larges taches au niveau des dubes.
 La collégiale Saint-Ours est endommagée par des infiltrations d'eau 
qui forment de larges taches au niveau des dubes.
  
   
La politique de préservation du patrimoine a été au cœur de débats, parfois un peu fermes, au conseil municipal, vendredi. Les élections approchent…
   
L'équipe Descamps fait-elle tout ce qu'elle peut pour sauvegarder ses monuments ? L'opposition, évidemment, juge que non. En son nom, Denis Maljean avait d'ailleurs consacré à ce sujet l'encart qui lui est accordé dans le dernier bulletin municipal, mettant en cause la politique suivie par l'adjoint au patrimoine, Pascal Dubrisay. En fin de conseil, celui-ci a vivement répondu, en lisant un texte long de trois pages.
Visiblement piqué au vif et désireux de faire valoir sa compétence, Pascal Dubrisay n'a pas hésité à critiquer ce qu'il juge être « le manque total d'expérience » de son adversaire politique.
Listant les chantiers engagés par Jean-Jacques Descamps (maison Lansyer, chancellerie, hôtel de ville, portes de la ville, église Saint-Antoine…), il a notamment estimé « qu'en près de trois mandats, il s'est restauré plus de patrimoine qu'en aucune autre municipalité ».

Porte royale et collégiale font débat

L'état de la Porte royale, victime d'infiltrations d'eau, fut notamment au cœur des débats. Pour Denis Maljean, toutes les précautions n'ont pas été prises : « N'importe quel passionné du patrimoine sait très bien que, dans ce genre de dossier, il faut engager les procédures le plus tôt possible. »
A nouveau, Jean-Jacques Descamps, comme il l'avait fait plus tôt au cours du conseil, a pointé « les lourdeurs administratives », expliquant être forcé d'attendre le feu vert écrit de l'État à la fois pour les travaux et pour la subvention de 40 % obtenue oralement auprès de lui. Le maire espère que les travaux pourront commencer en novembre. Coût total estimé : 130.000 euros.
Même polémique ou presque sur la collégiale Saint-Ours, également endommagée par des infiltrations d'eau, en particulier dans son narthex.
Dans le dernier bulletin municipal, l'opposition estimait que cette question était si peu « prioritaire (NDLR : pour l'équipe Descamps) que les 60.000 € nécessaires à l'étude sanitaire globale du monument affichés au budget primitif de 2012 ne figuraient plus au budget 2013 ».
L'adjoint au patrimoine a, au contraire, assuré qu'il s'agit bien là d'« un projet prioritaire » pour la municipalité, mais, « là encore, aucune subvention n'est possible de la part de l'État ni du conseil général, qui ne répond même pas à nos courriers.
« Qui plus est, l'État exige une étude complète de ce monument. Étude qu'il ne peut pas non plus financer, donc étude reportée ».
Pour parer le plus pressé, la commune va faire poser un revêtement provisoire. La toiture du narthex de la collégiale sera ainsi à l'abri des précipitations. D'ici aux municipales, les polémiques, elles, devraient continuer à pleuvoir.

repères
 
> Remparts. En réponse à une question de Denis Maljean, Pascal Dubrisay a indiqué que l'étude sanitaire des remparts, en cours, devrait être achevée et rendue par le cabinet d'études « courant octobre ».

Et les pavés ça vous plaît ?

Le chantier concernant les pavés du centre ancien, commencé depuis quelques jours, suscite des commentaires en ville. Le débat a été porté vendredi devant le conseil municipal par Denis Maljean (opposition). Il a interrogé le maire sur le coût et sur son sentiment quant au résultat.
Le chantier coûte 50.000 €. Jean-Jacques Descamps a admis qu'il ne s'agissait « plus de résine, mais de mortier » destiné à réduire les différences de niveaux et à faciliter le déplacement, notamment, des personnes à mobilité réduite.
Quant au rendu, le maire estime que l'on « ne peut pas encore porter de jugement car ce mortier a pour caractéristique de griser avec le temps ». Selon lui, les commerçants sont plutôt satisfaits.
Et vous, que pensez-vous des premiers résultats ? Le confort de circulation est-il amélioré ? Esthétiquement, est-ce réussi ? N'hésitez pas à nous faire part, par écrit, de votre sentiment : 3, Grande-Rue, 37600 Loches ou par courriel à nr.loches@nrco.fr

à chaud

> Tour Saint-Antoine. Dans le bulletin municipal, l'opposition s'inquiétait des « huit antennes particulièrement disgracieuses assurant la transmission des données des nouvelles caméras de vidéosurveillance » apposées sur la tour Saint-Antoine.
Elle indiquait, en outre, que cela avait été fait « sans l'avis de l'architecte en chef des Monuments historiques ».
L'adjoint au patrimoine Pascal Dubrisay a rectifié : il n'y a que quatre antennes, de moins de 30 cm de hauteur « installées à plus de 40 m de hauteur », peu visibles, selon lui.
Surtout, l'adjoint au patrimoine a indiqué que l'architecte en chef des Monuments historiques avait bien donné son accord le 9 mars. Ce qui, en réponse, a entraîné la surprise de Denis Maljean (opposition) : « Je suis content de l'apprendre. J'ai posé deux fois la question en conseil municipal. Vous ne m'avez jusqu'ici jamais répondu sur ce point. »

> Tombeau de Sforza. On sait la municipalité désireuse de fouiller sous les dalles de la collégiale Saint-Ours afin de mettre au jour la tombe du duc de Milan.
Or, vendredi soir, elle a officiellement retiré les crédits qu'elle avait prévus pour ce faire au budget 2013. Denis Maljean y voit la « confirmation des doutes » qu'il avait exprimés à plusieurs reprises à ce sujet. Pour le maire, il s'agit simplement d'un contretemps dû à un « problème administratif ».
   
Pierre Calmeilles
   
    
30/09/2013 
   

Au début de l'été, le retrait du permis de construire accordé par la Ville pour faire un hôtel à la place de l'école Vigny a fait l'effet d'une bombe. D'autant que la municipalité poursuit son projet de fermeture de cette école et de construction d'une nouvelle à Lamblardie.

La question, sensible, s'est évidemment invitée au premier conseil municipal de rentrée. S'adressant au maire, Denis Maljean (opposition) a d'abord critiqué la méthode : « Cinq jours après le conseil municipal de juin, vous annoncez par voie de presse (*) le retrait du permis. Et votre premier adjoint, Marc Angenault, indique que la municipalité maintient le projet de nouvelle école ».
Il y voit là un changement de pied : « Après avoir répété pendant des années l'absolue nécessité de la vente de l'école Vigny pour la construction de la nouvelle école, on peut s'interroger sur la crédibilité de la parole publique et, en particulier, de la vôtre. »

La faute aux recours ?

Jean-Jacques Descamps s'est employé à démentir toute tergiversation de sa part : « Ce n'est pas nous qui avons changé notre fusil d'épaule. Les opposants à l'hôtel ont déposé des recours. Ce qui, au vu des délais qu'ils impliquent, a fait que le projet n'est plus d'actualité. Mais l'objectif initial n'était pas la vente de l'école Vigny mais d'en bâtir une nouvelle. »
Il a néanmoins concédé, comme il l'avait expliqué à la NR le 4 septembre, que cela imposait à la Ville de trouver un autre financement. Et de conclure : « La future municipalité (NDLR : après les élections de mars 2014) aura à sa disposition un projet de nouvelle école sur le site de Lamblardie. » Les urnes décideront de son sort.
 (*) L'information a été révélée par La Nouvelle République dans ses éditions des 3 et 9 juillet.
 
à savoir
 
> Le palais de justice aussi. On sait que le conseil général, propriétaire du tribunal, promeut sa transformation en hôtel, un projet qui fait débat, notamment auprès des riverains.
L'adjoint au patrimoine, Pascal Dubrisay, leur avait emboîté le pas dans ces colonnes (NR du 7 juin). Ce qui lui a valu la critique de l'opposant Denis Maljean pour qui il n'avait pas à se prononcer sur un projet à l'instruction et « auquel il n'a donc pas légalement accès ».
L'adjoint a répondu qu'il s'était « exprimé sur la base du projet tel que le promoteur l'avait présenté à la presse » (NR du 15 mai).
 
Pierre Calmeilles
    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire